Cette nouvelle destinée prévue par Dieu, s’inspire des valeurs traditionnelles qui m’ont accompagné durant ma petite enfance au village Roungassa et des idéaux du syndicalisme que j’ai cheville au corps depuis mon passage à la tête du Syndicat National des Enseignants et Chercheurs (SNEC) et de la confédération syndicale Dynamique Unitaire.

En effet, l’épanouissement de la communauté rejaillit sur chacun des êtres qui la compose. Dans nos sociétés traditionnelles, c’est ce principe fondamental qui a engendré un système vertueux constitué de règles et de dispositifs régulant l’organisation de la vie et garantissant en conséquence l’harmonie et le progrès à tous. La communauté qui s’appropriait également les atouts fournis par la nature, était porteuse de partage dans l’effort, permettant ainsi à l’être humain de satisfaire trois sortes de besoins premiers : se substenter, c’est-à-dire se nourrir, s’abriter, se vêtir. Cette satisfaction était obtenue par le travail dans la forêt, dès les premières lueurs du soleil au crépuscule, en pratiquant la chasse, la pêche et l’agriculture, en extrayant des matières premières pour l’artisanat, l’éclairage, le chauffage, la médecine, etc. Bref, nos valeurs sociales, encore fortement ancrées dans les milieux ruraux, font du travail l’épicentre de la dignité et de l’émancipation de l’homme ; et c’est pour cette raison que l’institution de l’école a toujours été perçue par nos parents, dès l’indépendance du pays en août 1960 marquée par la pénurie chronique de compétences nécessaires au développement, comme un vecteur pour accéder à un emploi moderne. Cette perception a été transmise à chaque génération, en attendant que l’État de son côté se substitue à nos communautés traditionnelles par un son rôle régalien de garant d’un système vertueux de promotion du travail pour tous. Il n’y a pas à avoir honte ou encore il n’y a rien de chimérique de penser ainsi, compte tenu des ressources naturelles immenses (pétrole, manganèse, bois, or, fer, uranium, diamant, métaux rares…) que Dieu le Tout-Puissant a dotées le Gabon et de la faible population. Des pays ayant les mêmes caractéristiques, en l’occurrence Qatar, Oman, Bahreïn, Brunei et le Koweït, n’ont-ils pas garanti gratuité complète de l’école et de la santé, bourses d’études à tous, plein emploi et protection sociale maximale à leurs habitants ?

Depuis l’accession du Gabon à l’indépendance, l’espérance du peuple construite autour d’un État plaçant l’homme au centre de ses préoccupations, s’est estompée au fur et à mesure que les errements des gouvernants devenaient aigus (gabegie, détournements de deniers publics, népotisme, clientélisme, atteinte aux droits de l’homme, inégalités sociales, pauvreté…). J’ai été précocement imprégné de cette désespérance durant mes années universitaires à l’USTM entre 1986 et 1988, quand j’ai ressenti dans mon entourage les effets négatifs de l’austérité générée par l’application des plans d’ajustement structurels du Fonds Monétaire International à partir de 1988, résultats des errements de nos gouvernants. A-t-on déjà entendu que les pays cités plus haut ont demandé l’assistance du FMI pour des plans d’ajustement structurels afin de corriger les déviances de leur gouvernance ? La réponse chers journalistes et chers officiels, nous l’avons : il n’y a que le Gabon qui est adepte des cures d’austérité dont les premières victimes sont les populations.

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